Guide de pratiques

Semences paysannes en Afrique de l’Ouest – Guide de production en agroécologie paysanne [Novembre 2020]

Bien produire ses semences paysannes en agroécologie :
le guide de production

Marginalisés par l’agriculture productiviste dite “moderne”, biodiversité agricole et savoirs paysans sont menacés. Ils sont pourtant le socle d’une agroécologie paysanne garante de la souveraineté alimentaire des populations.

Ce guide est le fruit d’un long travail de documentation des pratiques et expériences paysannes en sélection, production, conservation, diffusion de la biodiversité cultivée dans la région ouest africaine.
Il est destiné aux organisations paysannes, aux paysannes et paysans relais formateurs, aux animateurs, aux agronomes, aux étudiants, aux ONG, aux jardiniers et jardinières. Il a pour objectif de promouvoir et diffuser les savoirs des paysan.ne.s d’Afrique de l’Ouest pour qu’elles/ils sélectionnent, sèment, multiplient, conservent et valorisent leurs semences paysannes pour aujourd’hui et pour demain.
Il est composé d’une première partie qui présente les aspects généraux de la production de semences en agroécologie paysanne et d’une seconde contenant des fiches par culture avec des informations plus spécifiques.
Il ne prétend pas donner de techniques uniques mais fournit des pistes et a vocation à être complété.

Semences paysannes

La semence paysanne est issue du système semencier paysan. Les paysan-ne-s la sélectionne dans son champs de production, au sein de sa récolte, pour reproduire la variété d’année en année.

Ainsi, la variété souvent « variété population » évolue avec les conditions de culture, les conditions climatiques, les besoins culturels pour s’adapter au terroir.
La variété peut être locale, traditionnelle, culturelle, et cultivée depuis de nombreuses années. Elle peut aussi venir de plus loin suite à un échange et avoir été adaptée plus récemment. L’important est que cette semence soit issue d’une sélection paysanne et soit reproductible pour permettre au paysan de rester ou de devenir autonome pour reconduire sa culture.

La semence paysanne est le premier maillon de la chaine alimentaire, la base de l’agroécologie paysanne et de la souveraineté alimentaire.

Pour être autonome et ne pas dépendre de l’extérieur, une solution pour le paysan est de sélectionner et produire ses propres semences. Cela peut-être difficile de le faire tout seul. Les paysans et paysannes peuvent s’organiser sur leur territoire avec leur communauté ou leur organisation.

Partir des expériences des ancien-ne-s, et développer de nouvelles expériences.
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Cultiver ses semences en agroécologie paysannes : quelques notions pratiques

L’agroécologie paysanne
Nous parlons ici de méthodes de culture et de conservation sans utilisation d’engrais de synthèse ni de pesticides chimiques.
L’agroécologie paysanne est le mode de production qui tient compte de la santé des hommes, des animaux et de la terre. Plus qu’une somme de techniques de production, l’agroécologie paysanne est un mode de vie.
L’agroécologie paysanne n’est pas une nouvelle forme d’agriculture.
Elle se base sur les connaissances et les pratiques développées par les paysans et les paysannes.
L’agroécologie est aujourd’hui reconnue par des institutions internationales comme la FAO (Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture) comme un mode de production qui peut valablement nourrir le monde.

“L’Agroécologie continue de croître, à la fois dans les sciences et dans les politiques. Il s’agit d’une approche qui aidera à relever le défi de mettre un terme à la faim et à la malnutrition sous toutes leurs formes, dans le contexte de l’adaptation au changement climatique de plus en plus nécessaire”, a déclaré en 2014, José Graziano da Silva alors directeur général de la FAO, au “Symposium international sur l’agroécologie pour la sécurité alimentaire et la nutrition” (Rome, août 2014).

Les mouvements paysans et citoyens d’Afrique de l’Ouest ont décrit leurs principes et valeurs dans le Manifeste de l’agroécologie paysanne qui s’articule autour de 7 piliers.
Pour que les semences soient adaptées à cette forme d’agriculture respectueuse de la terre, de l’homme et des animaux, elles doivent êtres produites et sélectionnées en agroécologie paysanne en combinant plusieurs techniques. En voici quelques notions.
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Conseils de culture particuliers pour faire ses semences paysannes

Tout au long de la culture, respectez les techniques et pratiques de l’agroécologie paysanne
Les pratiques de culture des plantes destinées aux semences sont souvent les mêmes que pour celles destinées à la consommation.
Ce qui varie le plus souvent, c’est la densité car pour certaines plantes un porte-graine bien développé prendra plus de place. Il pourra aussi rester plus longtemps dans la parcelle. Il faut donc penser à l’avance à une bonne gestion de l’espace et du calendrier des cultures.
Parfois, il faudra aussi prendre des mesures particulières comme le tuteurage, l’isolement des plantes avec une moustiquaire ou la mise en place d’une ombrière.
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Les  fondamentaux de la semence et de la sélection

La sélection est très importante pour assurer la qualité des semences paysannes. Ce chapitre présente ses fondamentaux.

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La récolte

La partie à récolter dépend des espèces mais la règle principale est que les graines doivent avoir atteint la maturité.
On choisit bien les conditions climatiques et l’heure. Certaines plantes se récoltent tôt, d’autres en pleine journée d’autres en fin de journée. Par exemple, pour des graines qui s’envolent facilement comme celles de la laitue, ne pas récolter quand il y a trop de vent.
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L’extraction, le séchage et le tri

Les techniques d’extraction sont différentes en fonction des graines.
On peut différencier les graines sèches (mil, maïs, laitue, gombo, …) des graines humides (tomates, concombre, …)
Les graines sèches sont extraites après le séchage directement par le battage, le décorticage, le tamisage, le vannage.
Les graines humides demandent à être extraites avec de l’eau. Parfois avec une étape de fermentation préalable. Le détail sera précisé dans les fiches.
Une fois les graines extraites, il faut bien les trier pour enlever les débris qui peuvent abriter des insectes ou des germes de maladies.
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La conservation

Avant de stocker les semences pour la conservation, il est très important de vérifier leur taux d’humidité : les semences doivent être assez sèches, mais elles ne doivent pas non plus être trop desséchées car elles ne pourront plus germer. Pour vérifier que la graine est assez sèche, il existe plusieurs méthodes.

Il faut protéger les semences contre plusieurs ennemis. Il faut aussi tout faire pour ne pas consommer les semences car les effets à moyen et long terme seront importants. Vous serez obligés d’acheter des semences de l’extérieur et n’aurez plus de semences adaptées à votre terroir pour les prochains semis.

Pour un bon stockage, il faut veiller à avoir un lieu et des contenants adaptés. Chaque lot de semence doit être bien étiqueté.
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Le test de germination

Le principe est de voir si la semence est de qualité, si la graine a été bien conservée et si elle va bien germer. Quand on destine ses semences à l’échange ou à la vente, c’est bien d’informer la personne du niveau de germination des semences. C’est aussi utile quand on prévoit de ressemer soi-même. En fonction du niveau de germination, on sait s’il faut semer plus ou moins dense.
Ce test permet de déterminer le pourcentage de germination. Il se fait généralement sur 50 ou 100 graines.
Il existe plusieurs méthodes pour faire un test de germination.
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La « Case vivante de semences paysannes » pour gérer les semences paysannes collectivement et assurer leur qualité

La case de semences n’est pas seulement un lieu physique où l’on stocke et conserve les semences. C’est aussi et surtout un mode d’organisation collectif pour faire vivre les semences paysannes.
L’inventaire, la description des variétés, leur multiplication, sélection, conservation, les échanges et les formations, le plaidoyer pour la reconnaissance et la défense des droits des paysans, sont autant d’éléments qui composent la “case de semences”, appelé aussi “le grenier de semences” ou, ailleurs, “la maison de la semence”.

Par un suivi des variétés conservées et mises en circulation

Description des variétés et registre paysan : pour faciliter la mise en circulation (don, échange, vente) de semences, il est utile de dresser la liste des variétés conservées dans la case de semences et dans le réseau de producteurs.

Par la qualité garantie

La case vivante permet la mise en circulation (don, échange, vente) des semences paysannes entre ses membres et avec d’autres réseaux.
Il est très important que les paysannes et paysans membres respectent les bonnes pratiques de sélection, production, multiplication, tri, conservation et stockage pour que la bonne qualité agronomique, nutritive ou sanitaire.

Par une gestion collective

La case de semences est donc une communauté de personnes qui produisent, se donnent, s’échangent, se vendent leurs semences et partage leurs savoir-faire en réseau, que ce soit au niveau local du terroir ou régional, national voire même international.

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La « Case vivante de semences paysannes »

La case vivante des semences en image

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Semences, normes et paysans

Les législations relatives aux semences sont nombreuses et peuvent paraitre complexes. Ce chapitre apporte des éléments de décryptage des enjeux réglementaires sur les semences.

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Conclusion : Semences d’hier, d’aujourd’hui et de demain

Les communautés paysannes ont su sélectionner et conserver les variétés de génération en génération et en développer une grande diversité. Elles continuent à les faire évoluer, à les produire, à les diffuser. Grâce à leur adaptabilité, ces variétés sont un véritable atout dans l’agroécologie paysanne, gage de la souveraineté alimentaire.

Les paysannes et paysans doivent garder confiance en leurs variétés et continuer à innover et à transmettre leurs savoir-faire en sélection, en production et en conservation de ces variétés et de leurs semences. L’implication de chercheurs des institutions publiques, prêts à collaborer dans une même vision, peut également contribuer au renforcement de systèmes semenciers paysans qui valorisent la biodiversité agricole et alimentaire.

En renforçant leurs systèmes semenciers paysans localisés dans les territoires, les semences paysannes continueront de faire leurs preuves. Véritables éléments de réponses au changement climatique, la diversité des semences paysannes et les savoirs paysans valorisés sauront relever ce défi. Leurs détracteurs ne pourront pas contester la diversité des variétés qui existent et qui offrent une diversité de cycles de production.

En faisant leurs preuves dans les champs, ces systèmes semenciers paysans gagneront la reconnaissance institutionnelle et légale.

Semences Paysannes en Afrique de l’Ouest

Guide de production en Agroécologie Paysanne

Bien produire sa semence paysanne

28 fiches illustrées, culture par culture

Classées par grandes familles : céréales, légumineuses, tubercules, légumes fruits, légumes feuilles, et légumes racines et bulbes, ces 28 fiches illustrées rassemblent les éléments pour sélectionner, produire, extraire et conserver les semences paysannes de différentes cultures.
Nombre des informations proviennent des connaissances et de pratiques de paysannes et de paysans.

Céréales

Tubercules

Légumineuses

Légumes fruits

Légumes feuilles

Légumes racines / Bulbes

Semences Paysannes en Afrique de l’Ouest

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